« Mon père, Louis Pau, a été interné et évadé du camp de Kobjercyn – Stalag 369 (camp de concentration et d’internement dirigé par les nazis SS, aussi grand qu’Auschwitz) près de Cracovie. Dans ce camp ouvert en 1942, destiné aux officiers prisonniers de guerre
réfractaires au STO, mon père fut « homme de confiance » d’un des bâtiments et collabora avec la résistance polonaise mais également avec des Juifs en France qui essayaient d’envoyer des lettres par le biais de la Croix Rouge.
Il a travaillé à la rédaction d’un journal « le Crack » dans le cadre d’une résistance passive. Il a réussi à faire rentrer une radio à Galène pour lui permettre de connaître l’avancée des Alliés et des Russes. En 1945, les SS ont abandonné le camp et les prisonniers les plus courageux dont mon père ont entrepris la
« marche de la mort » pour s’enfuir. Avec 5 autres prisonniers, ils parvinrent en France après 4 mois de marche (il ne pesait plus que 30 kg) où ils furent accusés d’avoir collaboré avec les nazis. Mon père, parlant couramment anglais, a convaincu un général américain de la véracité de leur histoire ».
Ce témoignage m’a beaucoup touchée car un descendant de déporté m’a fait revivre l’histoire des camps. Je me suis rendue compte qu’au-delà des victimes directes des déportations, il y a toute leur famille qui a été marquée à jamais et qui a souffert.
La transmission aux jeunes de cette histoire est essentielle pour que cela ne se reproduise plus.
M. Pau m'a aidée dans la relecture de l'affiche et en particulier de sa partie où je l'ai interviewé.
Il m'a permis de mieux faire la différence entre l'Histoire avec un grand H et l'histoire de chacun. Ce qui a été retenu par l'histoire n'inclut pas toujours l'histoire individuelle de chaque déporté.
J'ai été très fière de lui montrer le résultat de l'affiche réalisée avec son aide et d'autres personnes.
Un grand merci à lui pour son aide et son accompagnement tout au long du projet !